En route pour une nouvelle moi !!!

Forum mariage

lundi 10 février 2014

Synopsis de moi même ou comment jouer ma relou égocentrique


 Au plus loin que je me souvienne, j'ai toujours été en surpoids. Rondelette enfant avec de bonnes petites joues, en surpoids puis en obésité. Bref, j'ai toujours été "grosse". J'ai entretenu, et j'entretiens encore, une relation étrange avec mon poids. Autant certains enfants avaient des amis imaginaires, moi j'avais "Mon gras". Je le détestais autant que je l'aimais. Il était à la fois source de réconfort et de mal-être. Mon ami et mon ennemi. Aujourd'hui encore il a une part énorme dans ma vie.

Bizarrement, pour moi, je ne suis pas en surpoids. J'ai une image de moi complètement différente que celle que me renvoie le miroir. Dans mon esprit, la personne que je croise dans les reflets n'est pas réellement moi. Dans ma tête, il n'y a aucun doute. Pas de gras qui dépasse, aucunes imperfections. Dans ma tête, je suis la jeune adulte qui a du pep's et qui s'assume. Mais bon, cela c'est dans ma tête. Car bien évidemment dans la réalité les tares s'accumulent. A la naissance, j'avoue que j'ai tiré le gros lot. Certains ont eu le droit au forfait talent-beauté-argent moi j'ai eu le droit au forfait diabète-OPK-hirsutisme avec bonus à la clé. Ce forfait m'a permis très tôt de me rendre compte de la cruauté de l'adolescence. J'étais déjà en surpoids, ce qui à 13 ans n'est pas facile à vivre, mais en plus de cela, j'ai eu le droit à la poussé hormonale du siècle.

Évidemment, le dernier élément de mon forfait était beaucoup plus visible que les deux autres. Là où mes copines commençaient à avoir de la poitrine et où mes copains commençaient à avoir du duvet à la moustache et au menton moi je faisais un combo. Douce joie, de se réveiller le matin avec ce léger duvet noir sur les joues, le menton, la lèvre supérieur, la poitrine, le ventre, le dos, les reins et tout le tintouin. Douce euphorie de s'entendre critiquer par sa mère d'avoir oser ce raser les jambes, parce que pour avoir autant de poil, il a fallu obligatoirement, s'être rasée. Douce vie de se rendre compte que mon développement de poitrine se faisait asymétriquement. Attention, je vous vois venir : "On a toutes un sein, plus petit que l'autre" mais dans mon cas c'est deux bonnets de différence. Eh oui, ce n'est plus la même chose.

Tout cela pour dire que l'adolescence commençait mal mais à l'époque j'évitais déjà les miroirs et avais une vision complètement faussée de moi même. Donc, tout ce qui fut dit précédemment, moi, je ne l'ai jamais remarqué. Vive les œillères !! Et donc n'a jamais perturbé mon quotidien. Malheureusement, les méandres de l'adolescence s'en sont mêlées et voilà que mon petit cœur commença à battre à la chamade pour un garçon. Oh je ne me faisais pas d'illusion, j'étais quand même quelques peu lucide à l'époque, je savais très bien que je ne lui plairais jamais. Cependant, l'adage dit :"L'espoir fait vivre" et mon imagination alimentée par des tonnes de livres Harlequin me permettait de vivre à travers mon imaginaire un amour idyllique. Un amour empli de déclaration passionnée, de coup de théâtre et d'happy end digne d'un Barbara Cartland.

Mais n'oublions pas une chose, nous sommes dans le monde réelle et dans les bonus de mon forfait naissance, il y avait évidemment "Malchanceux" écrit sur le premier carton.

C'est donc par un joyeux matin où l'absence d'un prof nous permettait de "glander" (à l'époque le terme était à la mode) en permanence que le drame arriva. Nous avons ouvert la porte de la permanence, j'étais en première ligne. Je balayais la salle des yeux pour repérer une table quand soudain mon regard se posa sur lui. Le Garçon qui faisait chavirer mon cœur. L'air de rien, je fais comme si je ne le vois pas, je continu à chercher une table et en trouve une juste à côté de la sienne. Coup de chance ! Pas tant que ça ! Au moment, où nous nous installons, je remarque des murmures, mon regard se pose sur la table voisine et là, je vois Le Garçon, me désigner du doigt en rigolant et en montrant le collier de barbe (un duvet noir mais très fin) que j'avais à l'époque. Sa voix s'élève et dans un toussotement des moins discret, je l'entends dire : "King Kong". Et voilà le surnom était lancé, j'en fut affublé pendant 3 ans, accompagné de tout un florilège qui reprenait tout mes défauts : "Femme à barbe"; "Elephantwoman"; j'en passe est des pires. Comment vous expliquez ce qui se passa en moi ce jour là. Je crois que ce jour là, j'ai réellement tester le terme "cœur brisé". J'ai ressenti cette crispation dans l'estomac et cette impression qu'un liquide piquant me traversait entièrement. Comme je n'avais jamais parler de mon intérêt pour Le Garçon à qui que se soit, j'ai gardé cette humiliation en moi. Là ou dorénavant j'allais cacher pas mal de mes désillusions. Cette histoire a eu une répercussion majeure sur la suite de ma vie. Car dès la fin de la journée, j'ai fait la première grande erreur de ma vie. Je me suis rasée le duvet du visage.

Depuis ce jour, ce fut une lutte sans fin contre ses poils disgracieux qui me faisaient ressembler à King Kong mais surtout à un mec, contre ce corps difforme que je ne supportait plus. C'est là, que mon univers devint paradoxal car d'un côté, je gardais toujours cette image de moi sans aucune imperfection et de l'autre, je luttais sans cesse contre ce corps que je subissais mais qui pour moi n'était pas le mien. J'ai attendu mes quinze ans pour essayer de m'occuper de moi, c'est ainsi que j'ai découvert qu'il me manquait un rein et surtout que j'étais atteinte d'une agénésie de l'arbre urinaire gauche et que c'était pour cela que j'avais un développement asymétrique de la poitrine. Ils m'ont diagnostiqué un diabète de type 2 et le syndrome des ovaires poli-kystique. S'en fut trop. Je n'ai pas du tout assumé ses diagnostiques et après avoir suivi un traitement pendant 1 an. J'ai tout lâché. J'ai tout lâché comme j'ai lâché mes nombreux régimes et comme j'ai lâché tout ce qui été trop compliqué pour moi. J'ai décidé de suivre l'eau. Voir où cela me mènerait sans jamais me prendre la tête sans jamais prendre de réelle décision.

A 22 ans, j'ai trouvé un travail et pendant la visite médical d'embauche on m'a re-diagnostiqué le diabète de type 2. J'avais tellement bien caché cette information à l'abri dans mon cerveau que j'avais quasiment "oublié" que l'on m'avait déjà diagnostiqué. Surtout que le diabète avait fait son petit bonhomme de chemin et j'étais dans une hyperglycémie proche du coma. J'ai donc décidé que cette fois je le traiterais. Et par la même occasion, je traiterais cet hirsutisme. Évidemment, ma volonté ne m'a pas suivi en permanence ce qui a engendrée un traitement épistolaire.

Et puis, j'ai rencontré quelqu'un. Après un parcours amoureux complètement chaotique avec des épisodes que j'espère un jour pouvoir aussi oublier, j'ai fini par trouver quelqu'un qui m'acceptait. Tel que j'étais. Et là, j'ai entrevue une nouvelle possibilité. La possibilité d'avoir une famille, de créer la vie. J'ai tout mis en œuvre pour que cela se fasse.

Cependant, n'oublions toujours pas que la carte "Malchance" était toujours en ma possession. Alors après divers essaie de régimes, de médicaments contre le diabète qui m'ont complètement détruit l'estomac, ceux qui m'endormaient et une quasi dépression, avec pour effet aucune amélioration de mon diabète, ni de mon hirsutisme, j'ai failli re-craquer. J'ai failli tout arrêter une nouvelle fois.

Alors quand les médecins m'ont présentés le bypass comme une opération qui pourrait à la fois atténuer mon problème de diabète,voir l'éradiquer complètement et celui des SOPK, j'ai dit d'accord. Parce que je veux avoir le choix. Avoir le choix d'avoir des enfants ou pas si j'en ai envie. Avoir le choix de pouvoir oui ou non manger tel ou tel aliments, sans la contrainte de me dire à combien ma glycémie va monter. Tellement de gens ne peuvent vraiment avoir la chance de ce choix. Je veux l'avoir. Je veux vaincre mes maladies. Je veux vivre normalement. Après un long parcours d'analyses, de bilan. Me voici en route pour une nouvelle vie. Une nouvelle moi. Ceci est mon parcours.

2 commentaires:

  1. ouah... que dire... dsl de pas mettre appercu que tu avais souffert autant et pas avoir pu t'aider a ma maniére... dsl. je te souhaite d'aller mieux avec cet opération et de réaliser ton rêve, gros bisou

    zazound

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  2. A part moi personne ne pouvais savoir ma belle!!! Je parle beaucoup mais je dis pas grand chose ;-D Des bisous!!!!!

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